N°821, juin 2025

Contre l’idée que les spectateurs de séries seraient des cinéphiles anesthésiés, les Cahiers de juin rencontrent le plus grand showrunneur américain, David Simon, inaugurant un important ensemble sur les séries. La vigueur politique de l’auteur de The Wire et de Treme n’a pas attendu le trumpisme pour exercer son esprit critique à travers des récits journalistiquement informés. Quant au versant comique de ce miroir de l’Amérique, c’est Amy Sherman-Palladino qui le propose : Nous dialoguons donc aussi avec l’autrice de La Fabuleuse Mme Maisel et Étoile sur toute sa carrière, remontant au temps de Gilmore Girls.  Finalement, c’est Mike Flanagan, dont sort ce mois-ci en salles l’étonnant Life of Chuck, qui évoque son parcours dans le monde changeant des séries, où il a trouvé le moyen d’expression permettant de le considérer, sans doute, un auteur (avec The Haunting ou Sermons de minuit) Après un « âge d’or » des années 2000/2010, que devient ce format que l’essor des plateformes dû au Covid a remodelé au risque de le standardiser ? Plusieurs textes étudient l’esthétique de ces durées-fleuves. Côté français, Éric Rochant revient sur son expérience du Bureau des légendes et sur sa méthode fortement inspirée par la writers’ room américaine.

Au sommaire du cahier critique, The Phoenician Scheme, Mission impossible: The Final Reckoning, La Venue de l’avenir ou Enzo prolongent un « Retour de Cannes » qui fait des ponts entre les films présentés à la dernière édition du festival et anticipe sur la saison de cinéma à venir. La salle est aussi le lieu de découvertes, comme Sous hypnose, Les Mots qu’elles eurent un jour, Le Rendez-vous de l’été ou Sister Midnight.

John M. Stahl, Nurith Aviv, Jean-François Stévenin et Sergueï Paradjanov viennent compléter ce numéro qui voyage dans le temps (les mélodrames des années 1930) et l’espace (en Corée, dans les pages Journal).