Prix André Bazin 2024

Le prix André Bazin récompense chaque année un ou une cinéaste dont le premier long-métrage, quelle que soit sa nationalité, est sorti en France.

Ce prix prolonge naturellement la plus précieuse raison d’être de la critique, et des Cahiers en particulier, depuis leur création en 1951 : découvrir un ou une cinéaste, contribuer à sa reconnaissance et à la continuation de son œuvre.

Pourquoi ce prix ? 

« Vous n’avez rien contre la jeunesse ? », demandait une jeune femme à Jean-Paul Belmondo dans À bout de souffle en exhibant une couverture des Cahiers. Cette revue, qui fut le berceau de la Nouvelle Vague, a toujours eu à cœur de parier sur la jeunesse, de repérer et d’accompagner tous les courants, créateurs et créatrices, apportant du sang neuf au cinéma.

Il nous est apparu comme une évidence que ce prix devait porter le nom de l’un de ses fondateurs, figure tutélaire de la critique moderne, et l’un des plus admirés : André Bazin.

Après une pré-sélection effectuée par la rédaction des Cahiers, un jury composé de rédactrices et rédacteurs de la revue, d’un ou une cinéaste, d’un acteur ou d’une actrice, d’un ou une technicien.ne du cinéma, ainsi que d’une personnalité du monde culturel remettent chaque année le prix André Bazin. Ce prix est assorti d’une dotation d’un montant de 20 000 euros pour le cinéaste. Une voix sera également accordée par un ou une abonné·e des Cahiers.

Le film primé fera l’objet d’une projection en salle, accompagnée par la rédaction de la revue.

– Ce prix est soutenu par la Maison CHANEL

Annonce du jury 2024 : Anna Mouglalis (actrice), Patricia Mazuy (cinéaste), Yal Sadat (critique et membre du comité de rédaction des Cahiers du cinéma), Jean-Baptiste Doulcet (abonné à la revue), Judith de Luze (cheffe costumière), Léonie Pernet (autrice, compositrice, interprète).

Annonce du lauréat 2024 : Joanna Arnow pour son film La vie selon Ann.
88 min | États-Unis| présenté à la Quinzaine des Cinéastes 2024
Sorti en France le 8 mai 2024, distribution : Pan Distribution.

© CHANEL

 

Le mot du jury

« Le paysage de ce film, c’est d’abord le corps d’une femme, tout à coup nu, puis tout à coup vêtu, en représentation dans une chambre à coucher puis dans un open-space ; une femme qui vit sa sexualité librement en faisant le choix de la soumission par une servitude volontaire, s’offrant à des amants dominateurs puis à des patrons hypocrites, les premiers lui permettant sans doute de mieux supporter les seconds.

Cette femme qui trace sa voie à travers un monde occidental terne dans lequel elle s’entête avec obstination à mettre un peu de chair, est incarnée par l’autrice elle-même, téméraire, et frontale. Elle cherche et invente une manière de regarder et de se regarder avec une distance comme une Buster Keaton rescapée. Elle sculpte l’autofiction féministe comme une matière où chercher le vivant moderne.

Ce premier long métrage est d’autant plus périlleux et précieux dans un moment où le cinéma indépendant américain se trouve au bord de l’asphyxie, et parfois d’un formatage uniforme, malgré les nombreux talents qui entretiennent sa flamme.»

© CHANEL

Joanna Arnow succède à Phạm Thiên Ân, récompensé en 2023 pour son film L’Arbre aux papillons d’or.

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