
Les Fantômes de Jonathan Millet | Fiche film
Semaine de la critique 2024
Publié le 13 mai 2024 par La rédaction
L’avis de la rédaction
Fiche technique
Réalisation : Jonathan MILLET
Scénario/dialogues : Jonathan MILLET, Florence ROCHAT
Image : Olivier BOONJING
Montage : Laurent SÉNÉCHAL
Casting :
Adam BESSA
Tawfeek BARHOIM
Julia Franz RICHTER
Hala RAJAB
Pays : France, Allemagne, Belgique
Production : Films Grand Huit
Distribution : Memento Distribution
Durée : 88 minutes
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Actualités, Festivals, Semaine de la critique 2024
La Pampa d’Antoine Chevrollier
Holy motos
Sur le papier et à quelques détails près, La Pampa aurait pu être un film français typique des années 1990, héritier d’André Téchiné : scènes de la vie adolescente de province (un bled du Maine-et-Loire, en l’occurrence), entre rêves intimes et injonctions des parents, entre émois amoureux et désirs secrets. Le monde du moto-cross sert ici de cadre à une solide histoire d’amitié entre deux jeunes hommes ; la découverte de l’homosexualité de l’un d’eux viendra tout bouleverser, moins entre eux qu’avec tous les autres – famille, camarades de lycée, amant clandestin. Les schémas connus servent ici de trame à un récit qui ne cesse de gagner en épaisseur romanesque, comme si ce qui semble convenu scénaristiquement était précisément ce contre quoi se battent et se débattent les personnages. Autrement dit : le synopsis ce sont les atavismes, ce qui se rejoue schématiquement. Tout ce qui en déborde, l’essentiel, repose sur la singularité des personnages, leur vitalité et tragédie propres, qui échappent aux archétypes sociaux ou psychologiques. Aucun personnage n’est sacrifié ou réductible à une fonction : tous finissent par surprendre, même le père le plus rigide, et donc par exister dans toute leur complexité humaine. Ainsi, le récit ne va jamais tout à fait où l’on pourrait l’attendre et, surtout, les idées de mise en scène d’Antoine Chevrollier (dont c’est le premier long métrage) ne sont jamais paresseuses, évidentes – sans effets, simplement, elles décalent la perspective, font des pas de côté. La Pampa ne trouve pas son originalité dans ce qu’il met en place, mais dans la foi qu’il accorde à des êtres qui évoluent constamment grâce aux autres (ou à cause d’eux). Les acteurs y sont pour quelque chose, tous parfaitement accordés malgré leurs différences de registres, tous précisément justes – des plus débutants (Sayyid el Alami, Amaury Foucher, Léonie Dahan-Lamort) aux plus expérimentés (génial Damien Bonnard, Artus à contre-emploi), et des principaux aux plus secondaires. Quant au moto-cross, il cesse de n’avoir qu’une fonction symbolique (de l’énergie à la fois débordante et fragile de la jeunesse) dès que le cinéaste prend le temps de le filmer, en tant que forme particulière de perception et de sensation. Modestement, Chevrollier retrouve dans La Pampa quelque chose qui faisait la valeur du cinéma français et qui a tendance à se perdre : une fièvre romanesque nichée au cœur de l’apparente banalité.
Marcos Uzal
par Marcos Uzal
Actualités, Festivals, Semaine de la critique 2024
Simon de la montaña de Federico Luis
À contre-sons
Il ne peut exister d’autres regards sans autres sons. Ceux, par exemple, et par excellence, que nous fait entendre d’un bout à l’autre le premier long métrage de l’Argentin Federico Luis. Y souffle d’abord le vent des hauteurs andines, ce continuum obstiné et violent qui accompagne l’excursion en altitude – elle-même tapageuse – d’un groupe de jeunes adultes neuroatypiques, ceux que le cinéaste choisit de mettre en scène en tant qu’hyperperceptifs. Tout l’enjeu du film est là ; en témoigne peu après, sur le chemin du retour de la montagne, le sonotone qu’une jeune compagne d’ascension offre dans le bus à Simon, et qui devient très vite l’objet emblématique du film. Car c’est le contre-pied au ronronnement des scénarios d’inclusion habituels qui lui donne toute sa puissance. Simon, davantage qu’entendre l’autre, veut entendre comme l’autre. Et plus précisément mal entendre comme l’autre. Bien que lui-même ne soit pas – officiellement du moins – en situation de handicap, son objectif est d’intégrer le groupe dont font partie Pehuén, son nouvel ami, et Kiara, dont il pourrait bien tomber amoureux. Exceptionnel, l’acteur Lorenzo Ferro incarne un personnage fascinant et dépourvu de tout angélisme, qui navigue entre deux mondes et dont le film ne nous dira jamais s’il joue ou s’il finit par devenir celui qu’il choisit d’être. Entre romance, teen movie, comédie existentielle et drame familial, Simon de la montaña s’approche très près des sommets.
Thierry Méranger
par Thierry Meranger
Semaine de la critique 2024
Simon de la montaña de Federico Luis | Fiche film
L’avis de la rédaction
Thierry Méranger
Élodie Tamayo
Critique du film
À contre-son par Thierry Méranger
Fiche technique
Réalisation : Federico LUIS
Scénario/dialogues : Federico LUIS, Tomas MURPHY, Agustin TOSCANO
Image : Marcos HASTRUP
Montage : Tomas MURPHY, Andres MEDINA
Casting :
Lorenzo FEERO
Kiara SUPINI
Pehuen PEDRE
Pays : Argentine, Chili, Uruguay
Production : 20/20, PLANTA, MOTHER SUPERIOR, TWELVE THIRTY MEDIA
Distribution : Arizona Distribution
Durée : 98 minutes
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