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Biarritz : jeunesses à contretemps

Diciannove de Giovanni Tortorici (2025).

Biarritz : jeunesses à contretemps

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Publié le 15 septembre 2025 par Marcos Uzal

FESTIVAL. La 3ᵉ édition du festival Nouvelles Vagues, qui s’est tenue du 24 au 29 juin, a été l’occasion de découvrir deux beaux premiers films inédits en France.

L’angle du festival Nouvelles Vagues de Biarritz est la jeunesse, et les salles y sont effectivement très fréquentées par de jeunes spectateurs assidus, tandis que certains constituent deux des jurys (Jury des étudiants et Jury pass culture). En termes de programmation, la jeunesse est considérée soit en tant que sujet des films soit depuis l’âge des réalisateurs, les deux allant souvent de pair. Dans la compétition internationale, où se retrouvaient des films déjà repérés ailleurs (dont L’Engloutie de Louise Hémon et Urchin d’Harris Dickinson, vus à Cannes), deux premiers longs métrages ont constitué de belles révélations, qui n’ont pour le moment aucun distributeur en France. Diciannove de l’Italien Giovanni Tortorici, qui a été assistant de Luca Guadagnino (coproducteur du film), est centré sur quelques mois de la vie de Leonardo, 19 ans, qui se cherche en passant d’études de commerce à Londres à des études littéraires à Sienne, tout en découvrant sa bisexualité. Le film est à l’image de son protagoniste (incarné par l’excellent Manfredi Marini) : à la fois fantasque et d’un charme désuet. Il dessine le portrait d’un garçon qui se sent en décalage avec son époque, préférant notamment la littérature du XVIIᵉ siècle à celle du XXᵉ. C’est parfois un trait de la jeunesse que de se sentir anachronique tout en étant à la pointe du présent.

The Crowd, de l’Iranien Sahand Kabiri, suit un groupe d’amis qui cherchent d’une certaine manière le contraire : vivre dans leur époque au sein d’une société étouffante. À Téhéran, Hamed prépare avec des copains une grande fête clandestine dans un garage abandonné hérité de son père, mais il va se confronter à son frère aîné, sévère conservateur, qui désapprouve cette idée. La parabole est claire, mais à travers elle le cinéaste prend surtout le temps de filmer une jeunesse moderne que le cinéma iranien montre rarement. Son envie de danser et sa vitalité débordent de la fable pour laisser s’exprimer une énergie qui crève l’écran.

Marcos Uzal

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