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Vol à haut risque

© Cahiers du Cinéma

Vol à haut risque

ActualitésCritique

Publié le 21 janvier 2025 par Fernando Ganzo

Voir le grandiloquant, ambitieux et parfois admirable auteur d’Apocalypto, Tu ne tueras point et Braveheart signer (ou se résigner à) une comédie d’action à l’ancienne à bord d’un petit avion ne doit surprendre qu’à moitié, compte tenu de la décadence politique, éthique et sociale de l’ancienne star, cantonnée depuis quelques années à des rôles direct-to-DVD (y compris des glorieux comme Trainé sur le bitume).

Abstraction faite de ce lourd contexte, Vol à haut risque s’avère d’une efficacité d’autant plus agréable qu’elle opère dans un registre cinématographique pratiquement mort, évoquant tour à tour l’humour des Ailes de l’enfer de Simon West et la tension claustrophobe de Red Eye de Wes Craven. Ici, l’agent Madelyn Harris ( Michelle Dockery ) doit escorter depuis l’Alaska un témoin protégé récalcitrant, aussi bavard que ridicule ( Topher Grace ), mission mise en danger par un pilote infiltré par la mafia, psychopathe à la calvitie inexplicable et diable en boîte toujours prêt à bondir pour tout faire foirer (un très jouissif Mark Wahlberg). Boomerism doing it right ? Oui, si l’on considère l’amusant équilibre entre le sérieux du personnage féminin et son clownesque binôme masculin, gardé sans perdre la pulsation narrative de l’action. Mais Gibson s’en tire moins bien dans la confrontation avec un ennemi très contemporain: les scènes les plus spectaculaires sont alourdies par des images de synthèse qui gâchent la nervosité physique recherchée par le cinéaste, qui a toujours soin de créer un espace compréhensible et exploitable à l’intérieur de la petite cabine de l’engin. Qu’on le célèbre ou le déplore, le dernier rôle du sulfureux acteur-réalisateur est bien le plus inattendu : celui d’un artisan de la série B discret, voire anonyme.

Fernando Ganzo

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